Au début des années 70, un groupe d’industriels, de penseurs et de sociologues du Club de Rome fit réaliser une vaste étude scientifique par l’équipe des époux Meadows au sein du prestigieux MIT-Boston. Le rapport Limits to Growth démontrait que la croissance mondiale devait impérativement respecter les limites physiques de la planète pour ne pas la polluer à l’excès ni en dérégler les écosystèmes. On ne parlait pas encore de fin du monde ni d’extinction de l’espèce humaine due à un réchauffement excessif du climat. C’est là que se forgea ma conscience écologique. Ayant pris une retraite précoce de la vie des affaires, je conduis depuis plusieurs années des recherches sur la gouvernance des questions mondiales d’intérêt commun. Notamment l’environnement et le climat.

Depuis la COP1 de 1992 à Rio jusqu’à la COP28 à Dubaï en novembre 2022 en passant par la COP21 de 2015 à Paris, un constat s’impose. Le système-monde formé par l’OMC, le FMI, la Banque mondiale et les banques centrales conduit l’humanité à sa perte sur une planète rendue à brève échéance inhabitable. Les dernières estimations des climatologues du Giec-Ipcc indiquent en effet une trajectoire largement plus élevée que les +1,5° par rapport au début de l’ère industrielle. Un scénario + 4° a été récemment envisagé par le gouvernement français pour la fin du siècle.  Mauvaise nouvelle pour les enfants nés en 2020. Quand ces enfants auront cinquante ans en 2070, ils et elles vivront dans un monde politiquement cataclysmique sur fond de guerres pour l’eau et autres ressources, un monde secoué par des catastrophes naturelles toujours plus fréquentes et dévastatrices. La gestion du système-monde offre effectivement un bilan de faillite. Qui plus est, cette faillite est frauduleuse car le FMI, les banques centrales et les investisseurs publics et privés tirent sans retenue des traites de cavalerie sur la planète que nos enfants et petits-enfants seront incapables de rembourser.

Pionnier du commerce équitable, le Padre Frans Van der Hoff déclara “Aujourd’hui, il n’existe pas encore de vaste plate-forme écolo-sociale sur Internet. Ce serait déjà un grand pas en avant de pouvoir réunir toutes les forces, toutes les propositions alternatives sur une plate-forme qui serait à la fois un grand lieu d’expression, de démocratie et en même temps quelque chose de constructif.” (Encre d’Orient. 2010)

Cela m’inspira l’ouverture d’une plateforme Internet proposant la co-construction d’un plan de sauvetage titré Pacte Climatique Mondial.

Nota Je me trouvais à l’université de Berkeley en Californie en 1992 pour formaliser avec le concours de Kay Goldberg, assistant de la Chaire des sciences politiques, un appel au Secrétaire général de l’ONU. À l’occasion du sommet de la Terre de Rio, nous appelions Mr Boutros-Boutros Ghali à promouvoir un développement mondial mieux équilibré, plus responsable et plus humain. Voici un extrait du texte de notre appel. « Poverty and lack of foresight push people either toward the most agressive nationalism or toward sectarian religious fanatism ». L’actualité confirme la justesse de notre vision datant de plus de trente ans.